JOURNées missionnaires franklin

Un élan de solidarité
au service des missions jésuites

24,25 et 26 mai 2024

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ancien événement

Théâtre - L'idiot

14/05/2019 00:00 au 17/05/2019Théâtre - L'idiot  

 

AFFICHE Idiot 1521 1Mo

L'Idiot de Fiodor Dostoievski

Adaptation André Barsacq

Théâtre du grand collège

Sous la direction d'Alain Pochet

 

« … Est-il vraiment possible d’être malheureux ? Vous savez, je ne comprend pas comment on peut passer devant un arbre et ne pas être heureux parce qu’on le voit. Parler avec quelqu’un et ne pas être heureux parce qu’on l’aime ! Oh, seulement, je ne sais pas l’exprimer… et il y a tant de choses, à chaque pas, qui sont si belles que même l’homme le plus perdu du monde est obligé de les trouver belles ! Regardez un enfant, regardez l’aube de Dieu, regardez un brin d’herbe, comment il pousse, regardez les yeux qui vous regardent et qui vous aiment… » 

                  Le Prince Mychkine, dans L’Idiot, (Traduction, André Markowicz, Actes Sud, p. 1428)

 

            L’Idiot commence par la rencontre et la relation de deux voyageurs : le Prince Mychkine et Rogojine. Il s’achèvera sur ces deux personnages. Ils ont le même âge. Tous les deux viennent d’ailleurs ; ensemble ils vont débarquer avec fulgurance dans la bourgeoisie de Saint-Pétersbourg et y bouleverser définitivement l’ordre établi. D’emblée, nous comprenons que leurs personnalités diffèrent, voire s ‘opposent. L’un est blond, élancé, doux et poli, l’autre est brun, trapu, passionné et brutal. Pourtant, en dépit de ces antagonismes, et peut-être aussi grâce à eux, les deux êtres s’attirent et laissent paraître une secrète gémellité dont l’échange de croix sera l’expression spirituelle. Tous les deux, également, éprouveront un irrésistible attrait pour Nastasia Filipovna et le lien qu’ils tisseront avec elle formera le triangle central du roman.  Mais que de difficultés recèle ce roman, sans doute le plus complexe écrit par Dostoïevski ! La première de toutes, et non la moindre, concerne le Prince Mychkine. Qui est-il ? Pourquoi le titre de roman lui revient-il ? Pourquoi tant de fois les personnages le qualifient-il d’idiot ? Pourquoi lui arrive-t-il de se reconnaître lui-même comme un « idiot » ? Nous le savons – et Dostoïevski s’en explique – le Prince Mychkine est l’image analogique du Christ. « L’idée essentielle, du roman,écrit l’auteur à sa nièce Ivanova le 13 janvier 1868, est de représenter un homme absolument excellent. » De fait, le Prince Mychkine apparaît dans le monde avec pour bagage un simple baluchon, dans un parfait dénuement donc, sans parenté autre que très lointaine. Il est bon, innocent, candide, dénué de toute intelligence du jeu social comme de ses hypocrisies, indifférent à son intérêt propre, plus soucieux d’aimer que d’être aimé, doué d’une immense compassion pour autrui dont il discerne les blessures secrètes, en décalage constant avec les conventions et les normes sociales. Idiot, il l’est, assurément, mais d’abord au sens étymologique du mot grec « idios » qui signifie le « singulier », l’exception à la règle commune. Sa seule présence, par des effets de contrastes qu’il ne recherche pas, révèle autour de lui, dans les êtres qu’il rencontre, leur complicité inavouée avec la déchéance. Il attire à lui et, en même temps, il suscite des craintes, des révoltes et des haines. À l’image du Christ ! Incapable de condamner, pas même l’assassin, Mychkine s’abaissera lui-même, dans une forme de « kénose », jusqu’à perdre la raison, pour accompagner Rogojine dans les abîmes de la douleur et de la folie. Certes, mais nous ne devons pas oublier que l’image n’est pas le modèle ! Quelle est cette bonté qui « souffre avec », qui parfois même « fait souffrir », mais qui jamais n’apaise, ne console et ne sauve ? Quelle est cette innocence qui, parfois, voire souvent, au lieu d’éviter les catastrophes, les accélère ? « Mychkine est ce héros que sa perfection, et non son imperfection, sépare d’autrui », s’étonne René Girard dans Dostoïevski et son double. Alors quelle est la nature de cette « idiotie » du Prince ? Est-elle vertu, sainteté, grâce, ou simple trait de caractère, « hystérie », cause ou effet d’une complexion épileptique ? Le roman, une fois terminé, nous abandonne dans plus de questions que de réponses. Une certitude cependant : chaque personnage, central ou secondaire, de cet immense roman, explose les catégories dans lesquelles nous cherchons à l’enfermer. Aucun n’est réductible à un concept, une définition, un caractère. Tous ont leur mystère, parce que tous sont habités d’une âme dont ils ne savent quoi faire. Cela, et cela d’abord, le Prince Mychkine le discerne et en souffre. Telle est sa beauté. Toutes ces personnes, à notre image, s’agitent beaucoup, vont et viennent, se passionnent pour des choses insignifiantes, comme pour oublier qu’ils sont en lutte avec l’incompréhensible énigme de leur âme et la difficulté d’être. Complices du mal, moins par méchanceté que par bêtise – peut-être par une autre « idiotie » - ils conservent tous, selon divers degrés, une part d’enfance inentamée. Comme nous tous ! 

                  L’Idiot est un roman qui sonde l’homme à une profondeur rarement égalée. Si nous consentons à y entrer, il nous faudra accepter de ne jamais en sortir, tant il transforme notre regard sur le monde et nous-même !

                                   Philippe Cournarie

 

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Tarif Orchestre 1 et Balcon 1 : adulte 20€, jeune (<18 ans) 15€, bienfaiteur 40€
Tarif Orchestre 2 et Balcon 2 : adulte 15€, jeune (<18 ans) 10€, bienfaiteur 35€

 

 !! ATTENTION ! LA REPRÉSENTATION DU LUNDI 13 A ÉTÉ DÉPLACÉE AU MERCREDI 15 !!

 

 

MARDI 14 mai à 20h

 

MERCREDI 15 mai à 20h

 

Jeudi 16 mai à 20h

 

Vendredi 17 mai à 20h

 

 

plan theatre

 
Dernière modification : 19/04/2019
Lieu : Théâtre de Franklin

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